Les atouts indéniables de
la destination n’ont pas disparu et ne vont
pas disparaître malgré la situation
de crise que connaît actuellement le pays
:
proximité de l'Europe (6 heures de vol)
;
•
absence de décalage horaire, dont les effets
néfastes sont bien connus des voyageurs
et des médecins, à l'inverse d'autres
destinations - Antilles par exemple;
•
ensoleillement et chaleur lorsque l’hiver
sévit en Europe ;
•
mer chaude toute l’année ;
•
grande variété culturelle ;
•
grande diversité des centres d’intérêt
possibles : artisanat de grande qualité
et vieille tradition, écotourisme avec
la Parc de Taï, patrimoine mondial, plages,
lagunes et fleuves, une nature encore sauvage
(le site de Best of Africa exemple a été
plusieurs fois comparé aux Seychelles pour
sa baie dotée de rochers ou à la
Guyane pour sa forêt) ;
•
et surtout la qualité de l’accueil
et la gentillesse des Ivoiriens.
L’avenir du tourisme en Côte
d’Ivoire dépendra de :
1. en premier lieu, la durée de la crise
et son ampleur. Pour le moment, les établissements
hôteliers, y compris dans les zones de guerre,
n’ont pas subi de destructions. Il n’en
reste pas moins que la baisse voire l’absence
totale de recettes entraîne au minimum un
arrêt des investissements et pire de l’entretien
courant et par voie de conséquence, une
dégradation très rapide de l’existant
dans beaucoup d’établissements.
2. La reprise des investissements qui étaient
prévus, tels que les infrastructures routières,
l’électrification, etc..
3. La confiance dans le pays par les investisseurs
en général.
4. Le retour des compagnies aériennes et
de charters.
5. Une amélioration du niveau de sécurité
générale et une plus grande modération
dans la présentation de ce phénomène
par les média internationaux.
6. Une réelle volonté politique
de développement du tourisme traduite par
des faits :
a. un choix technique et
non plus politique des principaux intervenants
;
b. des budgets décents accordés
aux différents intervenants (Ministère
du Tourisme, Office ivoirien du tourisme et de
l’industrie hôtelière ;
c. une utilisation rationnelle de ces budgets
: on peut faire beaucoup avec peu de moyens. En
témoignent les succès obtenus par
Best of Africa jusqu’aux évènements
du 19 septembre 2002 auprès de nombreux
opérateurs touristiques en Europe, par
le biais de simples mailings ciblés sur
internet et d’une présence physique
sur les grands salons professionnels;
d. des réformes fiscales (taux de TVA,
assiette des patentes et impôts fonciers,
etc.) ;
e. l’ouverture à des prêts
à taux privilégiés, voire
subventions, etc. ;
f. et globalement, un changement de comportement
face aux questions du tourisme ; certains estiment
que la crise actuelle aura joué un rôle
d’électrochoc conduisant à
ce changement.
7. Un appui réel des bailleurs de fonds bilatéraux,
régionaux et internationaux au secteur du
tourisme à tous les niveaux : institutionnel
(formation des personnes chargées du développement
du tourisme notamment) et communication (inexistante
aujourd’hui).
Deux facteurs fortement positifs :
• Il existe désormais
un consensus de la communauté internationale,
tous pays confondus, pour considérer le
tourisme comme facteur majeur de développement
durable et corrélativement un engagement
financier significatif des plus hautes institutions
internationales et agences d’aides au développement.
• Cette même communauté
manifeste un soutien sans faille à la résolution
de la crise que traverse actuellement le pays.
D’autres facteurs qui ne
sont pas propres à la Côte d’Ivoire
joueront certainement sur le futur de la destination
: la bonne ou mauvaise santé de l’économie
mondiale et le terrorisme sur le plan mondial.
Ce second facteur a joué en faveur du pays
au lendemain du 11 septembre 2001 : pays peu connu,
dépourvu de tout tourisme de masse, la
Côte d’Ivoire apparaissait alors comme
une destination nouvelle et rassurante peu susceptible
d’intéresser des terroristes friands
d’une plus grande médiatisation.
On peut aussi penser que la crise
actuelle aura permis de faire connaître
à un plus grand nombre de professionnels
et de touristes potentiels l’existence du
pays et joué positivement dans le sens
d’une incitation à le découvrir
et l’aimer. Il le mérite bien.
Béatrice Grandcolas.
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